Parler d’Hamadryades

Parmi les dryades, nymphes des bois et forêts, les hamadryades sont liées à un arbre en particulier dont elles partagent la destinée. Croissance et vieillissement, élévation et pourrissement. Attachée (à proprement parler en étroite communauté) avec son arbre, l’hamadryade lui est consubstantielle, elle vit et meurt avec lui.

Mais il y a plus, la mythologie grecque parfois précise : ce sont ces nymphes qui ont fait la démarche auprès de Zeus de renoncer à l’immortalité pour épouser leur arbre, incapables de lui survivre. Ainsi renoncent-elles à leur privilège divin dans un ultime geste d’amour. C’est cette belle histoire dont Tolkien se souviendra dans sa célèbre saga pour décrire l’idylle qui naît entre la princesse des Elfes et le roi Aragorn.

L’hamadryade est ainsi faite qu’elle ne saurait être dissociée de son lieu devenu sa cause, voire sa raison d’être.

Aussi avons-nous choisi ce patronage pour expliquer notre approche qui se propose méthodologiquement d’inverser la démarche culturelle habituelle. Nous proposons d’inverser le processus qui consiste le plus souvent à avoir un projet « à placer ». Nous, nous considérons qu’au début est toujours l’arbre.

L’accueil est premier, il s’agira d’après la nature du lieu hospitalier de trouver l’exposition, l’installation, l’événement, le débat d’idées ou le lancement éditorial adéquat, celui qui sera le mieux à même de rencontrer cette place pour, à l’idéal, fusionner avec elle. Nous voulons établir un dialogue fructueux qui nous permettra de jouer les hamadryades.

Refuser l’interchangeabilité, mais laisser se dire cette force des pénates, ce foyer vibrant et sacré qui rendra toutes les médiations possibles.

Oui, nous habiterons les hébergements qui se présenteront à nous jusqu’à ne plus imaginer pour telle ou telle manifestation d’autres lieux possibles.

Une recherche d’exclusivité surprenante, certes, mais comme paraissent toujours un peu extravagantes les plus belles histoires d’amour.


Cartels

Cartels est la tentative d’écriture autobiographique d’un collectionneur qui considère ses œuvres comme des talismans.

En effet, celles-ci l’ont accompagné tout au long de sa vie de nomade, le construisant essentiellement comme un homme-qui-les-regarde.

Avec cet hommage intime aux artistes et à leurs œuvres comme éléments indissociables d’une vie à l’international, Laurent Devèze dessine en creux des confessions d’un tout nouveau genre, rédigé à partir des travaux disposés, c’est le cas de le dire, chez lui.

Ce travail est co édité par Vision Forum et Hamadryades

https://www.visionforum.eu/cartels-is-out/

Commande réalisable par virement bancaire dans l’onglet Contact.


De Sable et d’Eau

Texte Laurent Devèze, mise en son Thomas Moësl

Hamadryades · De sable et d’eau

Le tout est de savoir jeter l’encre:

Ce curieux récit s’est imposé à moi, en moi plutôt, durant ces journées d’accablement où le thermomètre avoisinait les 40°. Et cela dura. La mer était notre unique consolation, réparation peut-être.

Alors que le conte se déroulait, j’eus l’impression très nette d’être davantage au service d’une voix que la source scripturaire d’une histoire. Bien moins en position de maîtrise, qu’habité. Pas seulement auteur en tous cas.

Qu’on se rassure. D’ordinaire je ne fais pas tourner les tables et j’ai la mystique hésitante des gens d’aujourd’hui. Seuls les relents d’une éducation foncièrement hellénophile, sauve mon ensemble d’une rationalité par trop technologique.

Or donc, je me suis rêvé rhapsode bien plus qu’écrivain. Dans ces conditions, rien ne m’a semblé plus évident que de vous proposer ce texte à l’oral : il s’agissait pour moi avant tout de vous le raconter. D’échapper à l’écrit, à l’édition pesante d’une parole si vivante que la publication aurait sans doute polluée ou pire, empêchée.

Alors, va pour ces embruns que vous vivrez au grand large, en une seule bouffée, ou, petit à petit, façon thalassothérapie.

Espérant sincèrement qu’une telle écoute vous requinquera et saura tendre vos voiles jusqu’à l’extrême. Pour les très rares aficionados qui tiennent à l’écrit comme à une jetée rassurante, ils devront se contenter d’une modeste bouée : la possibilité ( sur commande auprès de l’association / voir plus bas ) de recevoir le fac-similé du brouillon du conte, le premier jet de De Sable et d’Eau, dédicacé évidemment comme pour me faire pardonner. Difficilement déchiffrable, mais tout chaud, puisé juste au sortir de ma main. La chose est quasiment illisible et fort raturée. Mais seule cette écriture quasiment instinctive ne trahira pas trop cette voix obsédante qui n’en finit pas de me hanter et dont j’espère simplement que son fantôme vous devienne également revenant.

Soudain là, exactement là, sur ma terrasse, une mouette insolente et goguenarde tente de m’apprivoiser. La mer, à cet instant précis, toujours.

L.D

– Pour toute commande du fac-similé, celui-ci sera disponible dans les plus brefs délais et vous sera envoyé pour la somme de 20€ à l’adresse de votre choix. Si vous souhaitez une dédicace, n’oubliez pas d’indiquer votre prénom. 

Pour tout renseignement notamment la communication de notre RIB contactez jeromevaspard@hamadryades.org